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Photogrammétrie, Lasergrammétrie et Intelligence Artificielle : une révolution technologique

La criminalistique et les interventions d’urgence vivent actuellement une période charnière marquée par l’intégration croissante de technologies avancées telles que la photogrammétrie, la lasergrammétrie (LiDAR) et l’intelligence artificielle (IA). Ces technologies apportent non seulement une précision et une efficacité sans précédent mais ouvrent aussi de nouvelles perspectives d’investigation et d’intervention, modifiant profondément les méthodologies traditionnelles.

Photogrammétrie et Lasergrammétrie : des outils de précision

En qualité d’expert topographe et officier spécialiste de l’unité drone du Service Départemental d’Incendie et de Secours de Haute-Savoie (SDIS74), j’ai constaté directement comment ces outils améliorent la précision des relevés topographiques et facilitent l’analyse rapide des scènes complexes. La photogrammétrie permet la reconstruction en 3D d’environnements divers en utilisant des images aériennes capturées par des drones équipés de caméras haute résolution. Cela génère rapidement des modèles numériques de terrains détaillés, essentiels dans les interventions urgentes ou criminelles où chaque détail compte.

Levé de route par méthode photogrammétrique, en vraie coloration. Crédit : Arnaud STEPHAN – LATITUDE DRONE

Il est possible d’atteindre des niveaux de détail extrêmement élevés, permettant par exemple d’identifier des traces de pas par la profondeur laissée dans le sol.

La lasergrammétrie (LiDAR) complète efficacement la photogrammétrie en offrant une précision millimétrique grâce à l’émission de faisceaux laser qui scannent et modélisent l’environnement en trois dimensions. Cette technologie est particulièrement efficace dans les contextes complexes comme les zones boisées denses, les falaises abruptes ou les reliefs montagneux escarpés, où la photogrammétrie peut parfois rencontrer des difficultés à capturer tous les détails nécessaires.

Pour préciser davantage, le LiDAR présente généralement plus de bruit sur les terrains nus et les surfaces dures par rapport à la photogrammétrie, qui reste l’outil à privilégier dans ces cas-là. En revanche, dans les zones boisées, le LiDAR peut ponctuellement atteindre le sol et fournir ainsi des informations cruciales sur le relief, là où la photogrammétrie pourrait échouer.

La photogrammétrie ne fonctionne que de jour puisqu’elle exploite les données photographiques dans le spectre visible.

Suivant les altitudes de vol choisies et le type de capteur utilisé, il est possible d’atteindre des niveaux de détail extrêmement élevés, permettant par exemple d’identifier des traces de pas par la profondeur laissée dans le sol. Ces technologies sont d’ores et déjà employées pour figer précisément des scènes de crime. Traditionnellement, des scanners statiques étaient utilisés à cet effet, mais les drones permettent d’élargir considérablement le périmètre de captation tout en assurant une rapidité accrue. Cette rapidité est cruciale car il est souvent impératif de figer rapidement la scène avant tout changement météorologique.

Cependant, il est important de noter que la photogrammétrie ne fonctionne que de jour puisqu’elle exploite les données photographiques dans le spectre visible.

Levé topographique par méthode LIDAR et colorié selon les altitudes. Végétation différenciée en vert. Crédit : Arnaud STEPHAN – LATITUDE DRONE

L’intelligence Artificielle : vers une analyse automatisée et performante

La véritable révolution réside dans l’intégration de ces relevés géospatiaux à des systèmes intelligents capables d’analyser massivement des données visuelles avec rapidité et précision. À cet égard, le projet OPEN RESCUE, développé par ODAS Solutions en partenariat avec le SDIS74 et l’Université Savoie Mont-Blanc, constitue un cas exemplaire. Cette IA est alimentée par un jeu de données exceptionnel de près de 1,35 million d’images collectées grâce à différents types de drones (DJI Mavic 3, DJI Matrice 300, Phantom 4 PRO RTK, etc.) dans une diversité remarquable d’environnements, couvrant toutes les saisons.

Illustration des capacités d’OPEN RESCUE : une personne isolée l’hiver en montagne. Crédit : Arnaud STEPHAN – ODAS SOLUTIONS

La robustesse de l’IA OPEN RESCUE se traduit par un F1-score maximal de 93,6 %, un résultat remarquable validé par des opérations de terrain réelles. Le F1-score est un indicateur statistique utilisé pour mesurer la précision d’un système d’intelligence artificielle : il combine la précision (le nombre d’éléments correctement identifiés parmi toutes les détections) et le rappel (le nombre d’éléments correctement identifiés parmi tous ceux présents). Un score élevé signifie donc que l’IA parvient efficacement à détecter correctement un grand nombre d’éléments pertinents tout en évitant les fausses détections. Ce système intelligent est capable de détecter avec précision des individus ainsi que des indices indirects de présence humaine tels que vêtements abandonnés, véhicules immobilisés ou objets personnels, offrant ainsi une assistance précieuse et immédiate aux équipes de secours.

Captation des données d’entrainement OPEN RESCUE avec des pompiers du SDIS74 – Crédit : Arnaud STEPHAN – ODAS SOLUTIONS

L’arrivée de cette technologie transforme radicalement la façon dont les équipes mènent leurs recherches : à présent, il devient possible de ratisser méthodiquement et largement des zones entières, avec la possibilité de s’assurer qu’aucun élément pertinent n’a été identifié par l’IA dans ces zones. Bien que cela ne remplace pas les équipes cynophiles ni les autres méthodes traditionnelles, l’intelligence artificielle apporte une exhaustivité nouvelle et complémentaire à la démarche de recherche.

L’arrivée de cette technologie transforme radicalement la façon dont les équipes mènent leurs recherches.

Applications pratiques et résultats opérationnels

Sur le terrain, l’efficacité de ces technologies est largement démontrée. Les drones autonomes utilisés par notre unité peuvent couvrir efficacement jusqu’à 100 hectares en environ 25 minutes, avec un traitement des images réalisé quasiment en temps réel par OPEN RESCUE. Cela permet une réponse extrêmement rapide, garantissant une gestion optimale du temps critique lors des interventions d’urgence et des recherches de personnes disparues.

En outre, la capacité à documenter précisément les zones parcourues lors des opérations apporte un avantage significatif dans les contextes judiciaires. La possibilité d’utiliser ces modèles 3D précis et ces données analysées automatiquement comme preuves devant des tribunaux offre une transparence accrue aux procédures judiciaires et facilite grandement le travail des magistrats, enquêteurs et avocats.

Drone Matrice 300 DJI en vol en zone montagneuse – Crédit : Arnaud STEPHAN – LATITUDE DRONE

Contraintes d’exploitation et cadre réglementaire

L’utilisation opérationnelle des drones et de ces technologies avancées est soumise à plusieurs contraintes réglementaires strictes, notamment en termes d’autorisations de vol, de respect de la vie privée, de gestion des données et de sécurité aérienne. En France, les drones sont réglementés par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) qui impose des scénarios de vol spécifiques et des protocoles précis à suivre lors des missions.

De plus, les contraintes techniques d’exploitation incluent la nécessité d’avoir des pilotes formés et régulièrement entraînés, capables de gérer des missions en toute sécurité et efficacité. Enfin, tous les six mois environ, du nouveau matériel innovant voit le jour, apportant constamment des améliorations significatives telles que des vitesses de captation accrues, des capteurs optiques et thermiques de meilleure qualité, ainsi que la miniaturisation des systèmes LiDAR embarqués.

Conclusion

En définitive, l’intégration croissante des technologies avancées constitue une avancée déterminante dans les sciences forensiques et les interventions d’urgence, malgré les contraintes opérationnelles et réglementaires à considérer. Leur application pratique améliore non seulement l’efficacité et la rapidité des opérations mais ouvre aussi de nouvelles possibilités d’analyse judiciaire, confirmant ainsi leur rôle essentiel dans la sécurité publique et la justice moderne.

Entomotoxicologie : rôle des insectes dans l’investigation

Quand le corps ne parle plus, les insectes livrent la vérité. À la croisée de la toxicologie et de l’entomologie, l’entomotoxicologie fait de ces petits organismes des témoins clés capables de révéler ce que le temps tente d’effacer.

L’augmentation des décès liés à la drogue, qu’ils soient causés par une consommation accidentelle, une overdose ou une intoxication suicidaire, suscite un intérêt croissant pour la médecine légale. Comme l’indique clairement son nom, l’entomotoxicologie se situe à l’intersection de la toxicologie et de l’entomologie, deux disciplines qui peuvent apporter à la justice des éléments cruciaux pour la manifestation de la vérité. L’entomotoxicologie remplit deux rôles principaux : elle repose sur le potentiel des insectes à servir d’indicateurs de substances toxiques présentes dans les tissus en décomposition et étudie l’impact de ces substances sur le développement des arthropodes, ce qui permet d’affiner les estimations médico-légales de l’intervalle post-mortem (IPM), c’est à dire le temps écoulé entre le moment du décès et la découverte du corps. Les insectes (comme notamment les larves de mouches à viande) deviennent donc à ce stade intéressants à analyser

Les insectes au service de la vérité

Dans certains cas de décès, notamment ceux liés à l’abus de drogues ou au suicide, le corps de la victime peut rester non découvert pendant plusieurs jours ou mois. La décomposition commence immédiatement après la mort, libérant des gaz et des liquides qui génèrent des odeurs de putréfaction. Ces effluents attirent rapidement les insectes tels que les mouches, qui pondent leurs œufs dans les orifices du corps. Les larves qui en émergent se nourrissent de la chair en décomposition, accélérant ainsi le processus de dégradation [L’Entomologie médico-légale – Damien CHARABIDZE].

À mesure que la colonisation par ces insectes s’intensifie, elle accélère la décomposition progressive des tissus corporels. Cette dégradation entraîne également l’altération des fluides et tissus organiques, tels que l’urine, le sang et le foie, rendant les matrices traditionnelles utilisées pour les analyses toxicologiques médico-légales indisponibles ou inadaptées pour des résultats fiables. Les insectes (comme notamment les larves de mouches à viande) deviennent donc à ce stade intéressants à analyser.

Découverte de larves sur un corps en décomposition

Grâce à leur abondance, leur facilité de prélèvement et leur résistance aux conditions environnementales, les larves d’insectes nécrophages peuvent être récoltées dans différents endroits du corps où elles sont présentes. Ce choix est essentiel, car la redistribution ante-mortem et post-mortem des substances (médicaments, drogues, toxines) dans le corps peut varier selon les zones, conduisant ainsi à des différences de résultats qualitatifs et quantitatifs dans les insectes. Prélever plusieurs échantillons issus de zones variées améliore donc la précision et la fiabilité des résultats qualitatifs. De nombreuses études ont démontré leur potentiel à révéler des substances toxiques, là où les méthodes traditionnelles ont échoué. [1-4] A ce jour, les analyses entomotoxicologiques permettent uniquement une détection qualitative des substances toxiques présentes dans l’organisme du défunt. Cela signifie que l’on peut confirmer la présence ou l’absence d’un médicament, d’une drogue ou d’un poison dans les tissus consommés par les larves, mais pas encore en déterminer la concentration de façon fiable.

Ces résultats peuvent donc uniquement valider une hypothèse d’intoxication. En revanche, déterminer si la quantité présente était létale n’est pas encore possible car cela nécessiterait une approche quantitative plus fiable.

Par ailleurs, le toxicologue doit aussi garder à l’esprit que ces petits organismes sont capables de métaboliser les substances et de produire des métabolites similaires à ceux générés par le corps humain, malgré la complexité habituelle de ces transformations chez l’homme. Les études sur ce phénomène ne sont qu’à leurs débuts.

Les méthodes entomologiques médico-légales peuvent aider à déterminer le temps minimum écoulé entre la mort et la découverte du cadavre

Insectes drogués, datation erronée !

Lors d’une enquête criminelle, un élément clé à considérer, en particulier dans les cas où les corps sont décomposés, est l’intervalle post-mortem minimum (IPMmin). Il s’agit du temps écoulé entre le moment où les premiers insectes ont colonisé le corps et celui de sa découverte. (Fig. 1)

Fig. 1. Schéma simplifié illustrant la différence entre l’IPM et l’IPMmin.

On parle d’un minimum car cette estimation ne commence pas au moment exact du décès, mais à celui de la première colonisation par les insectes, qui survient peu après la mort, entre quelques minutes à plusieurs heures selon les facteurs environnementaux. Après la disparition de la rigidité cadavérique (rigor mortis), des lividités cadavériques (livor mortis) et de l’alignement de la température corporelle avec celle de l’environnement, il devient plus difficile d’estimer le temps écoulé depuis la mort. Le corps entre alors en phase de putréfaction, durant laquelle les méthodes entomologiques médico-légales peuvent aider à déterminer le temps minimum écoulé entre la mort et la découverte du cadavre.

Toutefois, si la victime a consommé des drogues avant son décès, cela peut avoir un impact significatif sur le développement des insectes nécrophages en accélérant ou retardant leur croissance

Les entomologistes médico-légaux mesurent la taille et étudient le stade de développement des larves présentes sur le corps et, en tenant compte de facteurs tels que la température ambiante, l’espèce d’insectes observée et les données sur la succession des espèces nécrophages [5, 6], comparent ces données avec le cycle de vie des insectes concernés. (Fig. 2) 

Fig. 2. Cycle de développement des mouches (diptères) nécrophages.

Comme certaines espèces colonisent un cadavre très rapidement après la mort, cela leur permet de déterminer le jour de la première colonisation et ainsi d’estimer un IPMmin.

Toutefois, si la victime a consommé des drogues avant son décès, cela peut avoir un impact significatif sur le développement des insectes nécrophages en accélérant ou retardant leur croissance. La comparaison avec leur cycle de vie est donc biaisée, amenant à des surestimations ou des sous estimations de l’IPMmin. C’est pourquoi, des études ont été mises en œuvre afin d’évaluer l’impact de certaines drogues sur le développement des insectes afin de pouvoir, dans le futur, prendre en compte ces intervalles de changeabilité pour estimer correctement l’IPMmin [7-12]. La façon dont les insectes transforment ou non les substances toxiques qu’ils ingèrent est encore incertaine.

Les limites de l’entomotoxicologie

Même si les insectes peuvent livrer des informations précieuses, l’entomotoxicologie n’est pas une science sans contraintes.

Tout d’abord, l’environnement joue un rôle important : le développement des insectes dépend fortement de la température, de l’humidité, du climat… Si le corps est par exemple exposé à une chaleur extrême ou au vent, la colonisation des insectes peut différer. La température ambiante influence directement la survie et le développement des insectes. Des conditions trop extrêmes peuvent les tuer ou ralentir leur croissance, faussant ou rendant impossible les analyses.

Par ailleurs, au-delà de leur développement, la colonisation des insectes peut elle aussi être perturbée. Par exemple, lorsqu’un corps est immergé dans l’eau ou recouvert (par des vêtements, des bâches, de la terre, des débris, etc.), l’accès des insectes est entravé, ce qui peut modifier la dynamique de colonisation et, par conséquent, leur manière de se nourrir du corps.

Autre challenge en entomotoxicologie : La façon dont les insectes transforment ou non les substances toxiques qu’ils ingèrent est encore incertaine. Contrairement aux humains, leur métabolisme et leur manière de stocker ou d’éliminer les substances toxiques ne sont pas bien compris.  Résultat :  il est difficile d’établir une corrélation entre la quantité de substances toxiques trouvées dans les insectes et la dose consommée par la personne décédée, rendant difficile la confirmation d’une dose létale dans l’organisme et donc la preuve et l’acceptation d’une hypothèse préalable d’intoxication mortelle.

De plus, les méthodes pour extraire, purifier et analyser les substances toxiques dans les tissus des larves d’insectes ne sont pas encore standardisées. Chaque étude doit être adaptées en fonction des substances recherchées.

Conclusion

L’entomotoxicologie médico-légale illustre donc comment les insectes peuvent devenir à l’avenir des témoins clés dans la résolution d’enquêtes criminelles. Elle ouvre des perspectives prometteuses pour la médecine légale, en élargissant le champ des possibilités lorsqu’aucun autre échantillon biologique n’est exploitable. Avec les progrès de la recherche, l’entomotoxicologie pourrait devenir un outil encore plus précis, non seulement qualitatif mais aussi quantitatif et essentiel pour contribuer à la manifestation de la vérité dans des affaires médico-légales réelles.

Bibliographie :

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  • [2] Groth, O., Franz, S., Fels, H., Krueger, J., Roider, G., Dame, T., Musshoff, F., & Graw, M. (2021). Unexpected results found in larvae samples from two postmortem forensic cases. Forensic Toxicology, 40(1), 144‑155. https://doi.org/10.1007/s11419-021-00601-x
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  • [10] Bourel, B., Hédouin, V., Martin-Bouyer, L., Bécart, A., Tournel, G., Deveaux, M., & Gosset, D. (1999). Effects of Morphine in Decomposing Bodies on the Development of Lucilia sericata (Diptera : Calliphoridae). Journal Of Forensic Sciences, 44(2), 354‑358. https://doi.org/10.1520/jfs14463j
  • [11] Zou, Y., Huang, M., Huang, R., Wu, X., You, Z., Lin, J., Huang, X., Qiu, X., & Zhang, S. (2013). Effect of ketamine on the development of Lucilia sericata (Meigen) (Diptera : Calliphoridae) and preliminary pathological observation of larvae. Forensic Science International, 226(1‑3), 273‑281. https://doi.org/10.1016/j.forsciint.2013.01.042
  • [12] O’Brien, C., & Turner, B. (2004). Impact of paracetamol on Calliphora vicina larval development. International Journal Of Legal Medicine, 118(4), 188‑189. https://doi.org/10.1007/s00414-004-0440-9