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Empreinte cérébrale une nouvelle méthode d'identification - biométrie et police scientifique Forenseek

L’empreinte cérébrale, nouvelle méthode d’identification ?

La Terre compte huit milliards d’habitants et chacun d’entre eux est unique. Une spécificité largement utilisée dans les procédés d’identification, grâce à la génétique, à la dactyloscopie et dans un futur proche, à l’empreinte cérébrale.

Si le XXème siècle a été celui des progrès technologiques, le XXIème sera sans aucun doute le siècle des neurosciences. Grâce aux nouvelles techniques d’IRMf (Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle), il est possible de capter en moins de deux minutes l’empreinte d’un cerveau, une empreinte tout aussi unique que celles qui se trouvent au bout des doigt et qui permet d’identifier un individu avec une précision proche des 100% .

Une empreinte cérébrale unique

Outre le volume du cerveau et l’épaisseur du cortex, l’équipe de chercheurs de l’université de Zurich qui travaille sur cette question, a mis en évidence les caractéristiques anatomiques spécifiques de chaque cerveau avec notamment une organisation des crêtes et des sillons qui n’est pas sans rappeler celle des empreintes digitales. Cette « architecture » cérébrale est modelée non seulement par la génétique mais également par la pratique de certaines activités, les événements de la vie (comme un accident physique ) ainsi que par les différentes expériences qu’une personne peut connaître dans son existence.

Toutefois, ce n’est pas tant l’image du cerveau que son activité neuronale qui permet de caractériser cette empreinte cérébrale. Les signes d’ activité captés par l’IRMf sont synthétisés de façon à donner une carte des réseaux neuronaux, appelée connectome cérébral fonctionnel. En analysant ce connectome, il est possible d’en établir un résumé visuel sous forme d’un graphique qui permet de suivre l’activité du cerveau, de comprendre quelles en sont les zones sollicitées (sensorielles ou cognitives) et point essentiel dans le domaine de l’identification, de différencier les individus entre eux.

L’empreinte cérébrale utilisée en biométrie

Dans la mesure où la réalisation d’une IRM est aujourd’hui encore longue et coûteuse, il est peu probable que ce procédé d’identification remplace dans un futur proche les appareils capteurs d’empreintes digitales.

En revanche, les institutions gouvernementales comme certaines entreprises privées exerçant dans des secteurs dits sensibles, s’intéressent de près au développement de techniques biométriques basées sur l’identification des signaux cérébraux qui permettraient de sécuriser de façon très poussée les identités numériques.

Du simple smartphone aux lieux de haute sécurité, il existe déjà des systèmes d’identification pourvus de lecteurs d’empreintes digitales mais l’on sait d’expérience qu’il existe des possibilités de falsification. L’empreinte cérébrale quant à elle, se révèle infalsifiable car elle est obtenue grâce à une technologie qui fait intervenir un algorithme spécifique et complexe. Pour mettre en place cette biométrie cérébrale, les scientifiques enregistrent à l’aide d’un casque pour EEG (électroencéphalographie) les ondes cérébrales émises face à différents types de stimuli sensoriels, mots peu fréquents, images en noir et blanc et en couleurs par exemple. Ces réponses, différentes pour chaque individu, constituent une identité inviolable car nichée au sein du cerveau et dont le profil serait perturbé dans le cas où l’on exercerait des pressions ou des violences sur la personne en question. On peut donc imaginer disposer avec l’empreinte cérébrale d’une technique biométrique supérieure à celles existantes, même la technique de la rétine considérée comme l’une des plus sophistiquées ou encore de nouvelles applications dans le domaine de la police scientifique.

Sources :

https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-biometrie-empreintes-cerebrales-nous-identifier-62535/

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/neurosciences-chaque-cerveau-possede-sa-propre-empreinte-digitale_158577

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1832469/cerveau-empreintes-cerebrales-empreintes-digitales

Impression en 3D d'une arme fantôme - Forenseek - Police scientifique

Les armes fantômes, une menace bien réelle

Toutes les armes sont traçables, grâce à leurs caractéristiques de fabrication et leurs numéros de série. Toutes, sauf les armes fabriquées à l’aide d’une imprimante 3D qui, depuis quelques années, ont fait leur apparition dans les pays européens.

En 2013, Cody Wilson, un étudiant en droits de l’université du Texas, fonde son entreprise Defense Distributed dont l’objectif est de développer et de distribuer des armes imprimées en 3D. Lorsqu’il met en ligne son premier fichier CAO (Conception Assistée par Ordinateur) gratuit pour fabriquer un pistolet en plastique baptisé liberator, le succès est immédiat avec pas moins de 100 000 téléchargements en seulement deux jours!

L’événement ne passe pas inaperçu auprès du gouvernement américain qui exige que le fichier soit retiré. C’est le début d’une bataille juridique qui aboutit en 2018 à la légalisation des armes à feu imprimées en 3D par l’administration Trump. Cette décision, bloquée en 2019 par un juge fédéral est aussitôt contrecarrée par le réseau d’activistes pro-armes Deterrence Dispensed, qui va continuer à diffuser les fichiers de modèles d’armes à feu au nom du deuxième amendement de la constitution américaine stipulant que: « Une milice bien réglée étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé ».  Ces armes fantômes pullulent désormais dans les villes américaines, suscitant une inquiétude grandissante dans toute l’Amérique du Nord.

NON IDENTIFIABLES ET INTRACABLES

Totalement illégaux en Europe, ces fichiers de fabrication n’en circulent pas moins sur le net. Selon l’agence de police européenne EUROPOL, les saisies d’armes en 3D dans le cadre d’enquêtes sur le territoire européen n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. Pour preuve , le démantèlement d’un atelier dédié à leur fabrication en Espagne ou encore l’arrestation au Royaume-Uni d’individus de mouvance d’extrême droite, détenteurs de composants d’armes en 3D.

Si ces armes fantômes inquiètent tant les autorités des deux côtés de l’Atlantique, c’est d’abord parce qu’elles échappent à toute possibilité d’identification. Chaque arme fabriquée dans le cadre d’un processus industriel possède en effet ses caractéristiques propres qui laissent des traces sur ses différentes pièces (percuteur, éjecteur, canon…) mais également les douilles et les projectiles et créent une sorte d’empreinte, unique comme le sont les empreintes digitales. Dans la plupart des cas, les techniques d’investigation actuelles réussissent également à détecter un numéro de série même si celui-ci a été volontairement effacé. En revanche, une arme issue d’une imprimante 3D ne possède aucun de ces éléments qui pourraient permettre de remonter la piste ou encore d’en comptabiliser le nombre en circulation.

Autre motif d’inquiétude : les matériaux qui composent cette nouvelle génération d’armes. Il s’agit généralement de thermoplastiques tels que le PLA, acide polyactique issu de ressources renouvelables, ou de l’ABS, Acrylonitrile Butadiène Styrène, un polymère thermoplastique très utilisé en électroménager. Dans les deux cas, le pistolet ne déclenche pas les portiques détecteurs de métaux, rendant inopérantes les mesures de sécurité prises dans les lieux publics, notamment face aux tentatives terroristes. Il est d’autant plus indétectable qu’il peut être démonté pièce par pièce puis remonté manuellement en quelques minutes.

UN DEFI DE TAILLE FACE A LA TECHNOLOGIE

Le seul point rassurant face à cette nouvelle menace, ce sont les nombreuses fragilités de ces armes fantômes. Le procédé de fabrication avec les imprimantes actuelles est complexe et les thermoplastiques utilisés ont tendance soit à se déformer, soit à se fissurer ou à casser. Face à la force explosive d’un tir de balle, la structure ne résiste pas, des essais ayant démontré que l’utilisateur ne peut tirer qu’une seule balle avant de voir l’une des pièces de l’arme exploser. Il existe des modèles d’armes métalliques en 3D mais elles sont très coûteuses et perdent de fait leur « invisibilité».

Pour les experts, toutefois, c’est plutôt le coup d’après qu’il faut garder en tête. Les technologies 3D évoluant constamment et de façon très rapide, il faut s’attendre à voir émerger dans un avenir proche une nouvelle génération d’imprimantes et de matériaux plus performants qui rendraient alors la confection d’une arme aussi simple qu’un jeu d’enfant.

Sources :

https://www.ledevoir.com/societe/698724/violence-armee-les-armes-fantomes-un-phenomene-qui-inquiete

https://www.3dnatives.com/armes-imprimees-en-3d-08092020/

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/union-europeenne/de-plus-en-plus-d-armes-imprimees-en-3d-saisies-en-europe-selon-europol_5163001.html

https://www.noovo.info/video/le-ghost-gun-une-nouvelle-menace-pour-les-policiers-au-canada.html