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Intelligence artificielle lutte contre le crime

Intelligence artificielle : Un algorithme anti-criminalité

Et si la police pouvait connaître à l’avance le lieu d’un crime? Une possibilité bien réelle avec ce nouvel outil de l’intelligence artificielle mis au point par une équipe de chercheurs américains.

2054 à Washington DC : des humains mutants prédisent les crimes et permettent d’en arrêter les futurs auteurs grâce à leur don de précognition. Tel est le “pitch”du film Minority report sorti en 2002 et qui oscille en permanence entre l’utopie et le cauchemar absolu d’une société sous contrôle.

2022 à Chicago : Ishanu Chattopadhyay et son équipe de chercheurs ont créé un algorithme capable de prédire une semaine à l’avance le niveau de criminalité qui pourrait se développer dans une zone précise. Avec des résultats fiables à près de 90%!

L’Intelligence artificielle, nouveau prophète?

Pour arriver à ce taux de précision absolument stupéfiant, la zone urbaine a d’abord été divisée en carrés de 300 mètres de côté. Les chercheurs ont ensuite fait travaillé leur algorithme sur les données concernant la criminalité de la ville de 2014 à 2016 et ce dernier a prévu avec succès le niveau de criminalité pour les semaines suivantes. Ces performances se sont répétées dans les sept autres grandes villes des Etats Unis qui ont été étudiées.

Face à ce niveau de résultats, la question qui se pose désormais est l’utilisation qui doit être faite de ce type de modélisation. Elle pourrait devenir un auxiliaire de prévention pour garantir la sécurité des biens et des personnes, mais ne pourrait-elle pas également devenir un outil de contrôle implacable, en pointant notamment certaines populations?

C’est la principale critique faite aux Etats Unis où un précédent algorithme a déjà été testé par la police de Chicago. Conçu pour repérer les personnes les plus à risque d’être impliquées dans une fusillade, il a dressé une liste qui comprenait 56% d’afro-américains entre 20 et 29 ans, créant selon certains un véritable risque de discrimination raciale…

Focus sur un lieu et non sur un suspect.

Pour le chercheur Ishanu Chattopadhyay, son algorithme présente toutefois une différence essentielle : ses prédictions ne concernent que des lieux et non pas d’éventuels suspects. Leur exploitation pourraient donc contribuer à mettre en place une véritable politique sécuritaire dans certaines régions qui irait bien au-delà de l’aide apportée aux policiers sur le terrain.

Les études de cette équipe de Chicago ont par ailleurs mis en évidence que le nombre d’arrestations étaient plus élevé dans les quartiers les plus riches, signe d’une activité policière plus importante. De là à y voir une autre forme de discrimination…

boîte noire traque le crime

La boîte noire traque le crime

Embarquée depuis 1960 dans les avions de ligne, la boîte noire a fait son apparition dès le 6 juillet 2022 dans les véhicules neufs fabriqués dans l’Union Européenne. Si certains y voient un véritable “mouchard”, ce dispositif est avant tout une précieuse source d’informations en cas d’accidents, de faits délictuels ou criminels.

Système d’alerte à la somnolence, de détection en marche arrière ou d’adaptation intelligente de la vitesse… La voiture est devenue en quelques années un petit bijou de technologie généralement apprécié par les conducteurs. La mise en place de cette fameuse boîte noire qui n’est pas sans rappeler celle qui équipe le cockpit des avions, suscite en revanche beaucoup moins d’enthousiasme, le dispositif étant jugé trop intrusif.

Un enregistrement limité à quelques données.

Une inquiétude infondée car cet équipement n’a pas pour vocation d’épier le moindre fait et geste du conducteur et de ses passagers le temps du parcours. Contrairement au boîtier embarqué dans un avion, il n’enregistre aucun son ni conversation. De même, aucune donnée ne peut être utilisée afin d’identifier les personnes qui se trouvent à bord du véhicule ou encore évaluer la conduite du conducteur en enregistrant par exemple la fréquence des accélérations ou des freinages.

Son but ? Tout simplement d’analyser ce qui s’est passé en cas d’accident. A cet effet, le boîtier enregistre des données purement objectives telles que la vitesse, la force de collision, la pression sur l’accélérateur ou le frein, l’action des systèmes de sécurité (ABS), le port de la ceinture… La puce électronique utilisée pour enregistrer ces données ne retient que les 30 secondes précédant l’accident et les 15 secondes qui suivent.

Un accès strictement réservé aux autorités

Pas question non plus de partager ces données avec les compagnies d’assurance comme le craignent certains usagers ! Seuls les autorités judiciaires ou les instituts de recherche pourront y avoir accès pour tirer au clair les circonstances d’accidents aux conséquences souvent tragiques comme en témoigne cette affaire qui s’est déroulée sur le périphérique parisien.

Le 21 février 2013, au terme d’une course poursuite à 150 km/heure, Malamine TRAORE, âgé de 22 ans au moment des faits, encastrait son 4×4 Range Rover dans un véhicule sérigraphié de la BAC, tuant sur le coup deux fonctionnaires de police et en blessant grièvement un troisième.

Au-delà de ses nombreuses condamnations pour des délits routiers, d’une absence de permis de conduire et d’une alcoolémie à 1,4 g, l’analyse de la boîte noire qui équipait le véhicule a démontré que le chauffard n’avait jamais retiré son pied de l’accélérateur ou entamé une quelconque manœuvre d’évitement, et ce même si celui-ci a toujours nié avoir délibérément percuté la voiture de police. Jugé pour “violence volontaire sur personnes dépositaires de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, il a été condamné en appel à 15 ans de réclusion criminelle.

Nul doute qu’à l’avenir, ces enregistreurs de données automobiles pourront contribuer, avec les autres éléments matériels liés aux véhicules, à résoudre de nombreuses affaires délictuelles ou criminelles.