La boîte noire traque le crime

  • 6 juillet 2022
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Embarquée depuis 1960 dans les avions de ligne, la boîte noire a fait son apparition dès le 6 juillet 2022 dans les véhicules neufs fabriqués dans l’Union Européenne. Si certains y voient un véritable “mouchard”, ce dispositif est avant tout une précieuse source d’informations en cas d’accidents, de faits délictuels ou criminels.

Système d’alerte à la somnolence, de détection en marche arrière ou d’adaptation intelligente de la vitesse… La voiture est devenue en quelques années un petit bijou de technologie généralement apprécié par les conducteurs. La mise en place de cette fameuse boîte noire qui n’est pas sans rappeler celle qui équipe le cockpit des avions, suscite en revanche beaucoup moins d’enthousiasme, le dispositif étant jugé trop intrusif.

Un enregistrement limité à quelques données.

Une inquiétude infondée car cet équipement n’a pas pour vocation d’épier le moindre fait et geste du conducteur et de ses passagers le temps du parcours. Contrairement au boîtier embarqué dans un avion, il n’enregistre aucun son ni conversation. De même, aucune donnée ne peut être utilisée afin d’identifier les personnes qui se trouvent à bord du véhicule ou encore évaluer la conduite du conducteur en enregistrant par exemple la fréquence des accélérations ou des freinages.

Son but ? Tout simplement d’analyser ce qui s’est passé en cas d’accident. A cet effet, le boîtier enregistre des données purement objectives telles que la vitesse, la force de collision, la pression sur l’accélérateur ou le frein, l’action des systèmes de sécurité (ABS), le port de la ceinture… La puce électronique utilisée pour enregistrer ces données ne retient que les 30 secondes précédant l’accident et les 15 secondes qui suivent.

Un accès strictement réservé aux autorités

Pas question non plus de partager ces données avec les compagnies d’assurance comme le craignent certains usagers ! Seuls les autorités judiciaires ou les instituts de recherche pourront y avoir accès pour tirer au clair les circonstances d’accidents aux conséquences souvent tragiques comme en témoigne cette affaire qui s’est déroulée sur le périphérique parisien.

Le 21 février 2013, au terme d’une course poursuite à 150 km/heure, Malamine TRAORE, âgé de 22 ans au moment des faits, encastrait son 4×4 Range Rover dans un véhicule sérigraphié de la BAC, tuant sur le coup deux fonctionnaires de police et en blessant grièvement un troisième.

Au-delà de ses nombreuses condamnations pour des délits routiers, d’une absence de permis de conduire et d’une alcoolémie à 1,4 g, l’analyse de la boîte noire qui équipait le véhicule a démontré que le chauffard n’avait jamais retiré son pied de l’accélérateur ou entamé une quelconque manœuvre d’évitement, et ce même si celui-ci a toujours nié avoir délibérément percuté la voiture de police. Jugé pour “violence volontaire sur personnes dépositaires de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, il a été condamné en appel à 15 ans de réclusion criminelle.

Nul doute qu’à l’avenir, ces enregistreurs de données automobiles pourront contribuer, avec les autres éléments matériels liés aux véhicules, à résoudre de nombreuses affaires délictuelles ou criminelles.

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